L'arrivée [Libre]

Premières impressions

Un frémissement me parcours alors que je me matérialise dans le hall de l'école. Le brouhaha des élèves et des professeurs présents parviennent déjà à mon oreille bien que je ne distingue encore qu'un brouillard blanchâtre. Je ne m'imaginais pas qu'il y aurait autant de monde. Une centaine de personnes? Je commence peu à peu à sentir leurs chaleurs. Une sensation à la fois d'envie et de danger qui remonte de mon coté vampire. Devant moi s'offre un mélange de races, certaines appétissantes, d'autres dangereuses. Quelques regards curieux se tournent vers moi, mais personne n'est la pour m'accueillir. Je fini par faire un pas en avant, celui-ci raisonnant dans le sol fait de pierre. Deux larges colonnes de marbres d'une hauteur démesurée caches le téléporteur. Je profite un moment de leurs ombres, examinant la salle. A ma droite se trouve une immense porte de chaine dont l'un des battants est grand ouvert. La lumière qui en vient est brulante et pesante. Mes yeux ne sont depuis longtemps plus habitué a cette intensité. Heureusement, il n'y a aucune autre ouverture laissant passer la lumière du soleil. En face de moi, derrière une foule qui se fait de plus en compact, deux colonnes indiquent la présence d'un second téléporteur. Cette configuration se répète un peu plus loin sur ma gauche, avant de laissé place à un large escalier donnant sur un balcon. Au centre, un bureau d'information est à peine visible, vu l'agglutinement. Ca doit être le point de départ.

Je n'ai pas de bagages, toutes mes affaires ayant déjà été posées au pensionnat des cinquièmes années. J'ai examiné les plans dans la brochure d'accueil et je n'ai donc pas peur de me perdre. Cette école est formée de nombreuses salles et d'extensions, dont certaines ont été grisés car elles se veulent interdites. Une école dans le ciel doit bien avoir ses mystères. Le pensionnat se trouve dans une autre aile, ceux de mon année ayant droit à plus de tranquillité que les autres. Il n'y a aucun tri par race dans les dortoirs, et c'est ce qui m'a le plus dérangé. Je ne me vois vraiment pas côtoyer ma nourriture. Pour les études, je n'ai pas à m'en faire, cela ne m'a jamais posé de problèmes. Ou alors peut être avec l'autorité.
Je reste discret un long moment, observant les allées et venues. On aurait pu croire que je traquais une proie mais il en était rien. Certaines odeurs me firent plisser les yeux: Des personnes s'en doutent excises que je me ferais un plaisir de rencontrer. Lorsque je décide finalement de me diriger vers le bureau central, la foule c'est un peu dispersée. Je choisi soigneusement les personnes que je longe, les examinant d'un rapide coup d'œil et répondant d'un léger sourire à leurs regards. Je n'ai pas l'air méchant mais étonnamment, quelques humains me regardent d'un mauvais œil, instinctivement. Humains...Enfin je m'embrouille un peu vu le nombre de races qu'il y a.

- " Bonjour monsieur? Que puis-je faire pour vous ".
L'hôtesse me regarde avec un sourire charmant et naïf. Ses cheveux dorés retombent sur les bords de son visage, en affinant joliment les traits.

- " Je me nomme Orihine Kesahé, je suis un nouvel élève de cinquième année. Pourriez-vous m'indiquer ce que je dois faire? "

Je répond avec la même gentillesse, patientant lorsqu'elle commence a chercher mon nom dans les registres de l'école. Je la vois finalement lire le reste de mes informations dans l'objet magique avec une pointe de curiosité. J'en suis amusé, la remerciant quand elle me tend une multitude de documents et une clé. Elle continue de me parler une dizaine de minutes, me répétant les règles propres aux vampires et m'énumérant les sanctions encourues. Malheureusement, j'ai cessé de l'écouter à la seconde minute, dévorant son cou du regard. S'il y a une chose pour laquelle un vampire ne peut pas luter, c'est son envie de se nourrir, une envie capable de le consumer si n'y prête pas attention. Un humain peux vivre quelques jours sans manger, ni même boire. Nous, nous ne tiendrions pas plus d'une journée, et encore...

Je disparais finalement dans la foule, allant m'assoir sur un banc, le plus à gauche, juste devant les escaliers. Cela me permet à la fois d'observer les gens mais aussi d'être le plus loin possible de la lumière du jour. Je plonge dans la lecture des emplois du temps et du planning de l'année...

Aujourd’hui, pour la première fois de la rentrée, Yuki n’a aucun cours de la journée. Un jour il remerciera Alicia de lui avoir laissé une journée de libre. Mais pas tout de suite et, surtout, pas aujourd’hui. Là, il va aller voler un peu. Voilà un moment qu’il n’a pas démarré son air speeder, ce sera l’occasion.

Mais avant tout ça, il faut se lever… Et c’est d’un pas décidé qu’il prend quelques vêtements dans son placard et va se laver.
L’eau coule sur sa peau, le brûlant de manière délicieuse et apaisante, détendant ses muscles crispés par les cauchemars qui ont agités sa nuit. Et puis l’eau se coupe, il ne reste plus que lui, homme nu regardant le carrelage face à lui. Il fallut quelques minutes avant qu’il ne sorte de la douche et s’habille. Pour une fois, il laissa ses cheveux ébouriffé, ne voyant pas l’intérêt de les coiffés pour qu’ils soient défaits par le vent un peu plus tard.

Sur la commode il attrape sa montre et l’accroche à son poignet avant de se mettre en marche. Derrière lui, la porte claque. Il ne la regarde pas. Pourquoi faire ? Voir une porte se fermer ? Totalement inintéressant. Non, lui, il regarde devant. A quelques mètres, un élève le voit. A grand pas, il s’approche de lui. C’est un élément plutôt perturbateur de sa classe mais néanmoins actif. Plutôt passionné dalleur… Un bon élève généralement… Un peu caspier pourtant.
Arrivé face à lui, il lui pose des questions sur le fonction des machines. Yuki lève la main et le coupe :

- Ecoute, là mon cours est terminé, je suis en vacance. Alors on verra ça demain.

Il ne le regarde pas, préférant continuer son chemin. En faite, il n’a pas envie de parler aujourd’hui. Il veut voler, sentir le vent dans ses cheveux, fermer les yeux…

Souplement, Yuki décent les escaliers. Ses pieds nus foules le sol, ne faisant aucun son au contact des escaliers en pierre froide. Mais, alors qu’il n’est qu’à quelques marches du hall, son épaule percute celle de quelqu’un d’autre, le faisant glisser. Il ne lui fallut que trois marches pour se rattraper, mais c’était bien assez pour attirer l’attention. A coté de lui, quelqu’un pouffe de rire. Il lui jette un regard noir et continu son chemin, comme si de rien était.

Sur sa gauche, il voit un élève, un peu en retrait. Il ne l’a jamais vu ici… Un nouveau ? Peu importe. Comme il l’a dit, il est en pause. Et pourtant… Non. Il avait eu son lot de nouveaux élèves. Il faut tout leurs expliquer et, bien que ça ne le dérange pas en temps normal, il n’en a pour l’instant pas l’envie.

Sans s’en rendre compte, Yuki s’était arrêté, fixant le nouveau de ses yeux de félins perçants et brillants…

Sans même relever les yeux, je sens le regard étranger qui me fixe. Les vampires ne sont pas tout a fait des animaux mais j'éprouve comme une sensation familière et provocante en sa présence. Une sorte de rivalité à mon coté animal. De la magie? Ou tout simplement des origines non humaines? Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, visible à travers les mèches qui me retombent sur le visage. Je suis un peu amusé de toute ses nouvelles 'odeurs'. Là ou je vivais, il n'y avait que les moi et le bétaille. Le changement est radical, voir déconcertant, mais j'ai décidé de garder ce masque de gentillesse et de politesse afin de mieux m'intégrer. Je me demande bien ce qui est passé dans la tête de mon tuteur pour me faire venir ici.
Je patiente quelques instants, attendant un geste de sa part. Bizarrement, il parait se camper dans le silence. Je me décide finalement à lui envoyé une pique pour voir sa réaction.

- " Tu n'as pas peur qu'on te marche sur les pieds? "

Je lève la tête tout en lui parlant, plantant mes yeux noisettes dans les siens. Il est bien habillé mais ses pieds nus rendent son accoutrement presque risible. Ses cheveux blonds ébouriffés retombent sur son visage sans pour autant cacher ses deux yeux dorés. Son regard semble un peu distant, presque surpris quand je lui adresse les quelques mots. Je quitte donc mon banc pour me mettre à sa hauteur, lui tendant une main amicale.

- " Orihine, élève de cinquième année, bien que ce soit ma première ici. "

Aucune marque sur lui ne peut me permettre de savoir qui il est. A vrai dire, je m'en fou un peu. La question qui me traverse l'esprit à ce moment est quel gout à le sang de cette créature. De vielles superstitions humaines disent qu'en nous nourrissant du sang de nos victimes on peut tout apprendre sur elles. Ceci est bien sur faux mais se serait bien pratique. Mordre et tout savoir de la personne. Il est vrai que nous exerçons quand même une attirance magique afin de nous permettre de mieux nous intégrer parmi nos proies. Mais c'est totalement incontrôlé et incontrôlable.

Alors que je me perds dans mes pensées, mes yeux se mettent à luire d'un halo rougeâtre. Je le fait rapidement disparaitre d'un sourire, neutralisant l'envie qui s'était réveillé en moi.

Yuki Ayano est un être complexe à la personnalité mi-homme mi-tigre. Parfois, ses instincts se réveillent quand il y a un danger. Et parfois, plus souvent, ses instincts se réveillent sans raison. Le problème, c’est qu’il lui est impossible de savoir pourquoi son âme de tigre réagit. Alors, il reste sur ses gardes en permanence.

Face à cet élève, il sentit les poils de sa nuque se hérisser quand il serra sa main. S’il avait été dans un endroit normal, il n’y aurait pas vraiment fait attention. Mais là, il était à la Sky’s School. Une école regroupant des étudiants aux pouvoirs inimaginables et aux races tantôt effrayante, tantôt féerique. En bref : Il y a d’autres prédateurs dans cette école. Et des bien plus effrayants que lui.

- Yuki Ayano.

Il trouva inutile de préciser son métier ou la raison de son arrivée ici. De toute façon, aujourd’hui était son jour de congé. Il était donc simplement Yuki Ayano, métamorphe de 25ans, passionné d’air speed. La présentation d’Orihine, contrairement à la sienne, était plus détaillée. Il lui apprit qu’il était encore un élève et, bien évidement, un nouveau. Comme je l’ai dit précédemment, il n’a aucune envie de servir de guide. Il évita donc de poser des questions de se coter.

- Ne vous inquiétez pas, je ne me laisse pas marcher sur les pieds.

Là il retira sa main de celle du cinquième année, coupant alors cette impression qui c’était installé en lui à son contact.
Il avait simplement répondu à une question mais, comme tout prédateur, il avait signalé qu’il ne se laissait pas faire et savait agir quand il le fallait.

Bon, cet endroit n’était en rien son territoire mais, comme une majorité des professeurs de l’établissement, il se devait de garder la paix en ses lieux. Ne sachant pas de quel race était se garçon, il préférait prévenir, dans le doute.

Yuki savait réagir calmement à la provocation mais il ne connaissait pas le self contrôle de tout le monde. Il y allait donc doucement dans ses répliques, capable de pouvoir réagir et se battre face à des créatures inférieures mais incertaines de réussir à un vaincre un démon ou bien un vampire par exemple.
Mais il n’a pas à s’en faire.
En théorie…

J'ai un léger sourire lorsque la main se retire de la mienne. Nos regards se sont croisés à peine quelques secondes et nous avons déjà tout les deux deviné la différence de nos personnalités. Derrière son air volontairement détaché je sens la méfiance qui nait à mon égard. Son nom m'a surpris du fait que je venais de le lire parmi la liste des professeurs. Il n'en a pas vraiment l'air, mais ce n'est pas à un vampire que l'on va apprendre qu'il faut se méfier des apparences. Je ne suis, de toute façon, pas d'humeur à avoir une longue discussion et il semble que lui non plus. Ca tombe bien. Il est temps pour moi de me retirer. J'ai trois jours pour m'installer avant que l'on ne me présente mes cours. Autant bien les utiliser.

Passant tout près de son épaule je lui dis avec une politesse un peu trop prononcée:
- " Nous nous reverrons surement, professeur Yuki Ayano."

Je monte ensuite les escaliers, m'arrêtant contre le balcon. Je me retourne afin de regarder le hall, m'appuyant sur la rambarde. On peut y voir une foule d'étudiants et de professeurs qui s'agitent. J'examine aussi bien les hommes que les femmes bien que certains décolletés attirent un peu plus mon intention. Il y a quelques jours, je ne me serait pas gêné pour venir planter mes canines dans la peau lisse et chaude de certains de ces cous a l'air si délicieux. Le changement est brutal, voir
déboussolant. Je remarque aussi que le professeur de tout à l'heure à repris son chemin, se dirigeant vers les deux immenses battant de la porte d'entrée. Il finit par y parvenir, esquivant les conversations inintéressantes de plusieurs élèves un peu trop 'collants'. Il me plait.
A nouveau dans mes pensées, je remarque les regards et sourires de quelques filles en contrebas qui m'observent. Je réponds avec un sourire chaleureux et doux. C'est une sorte de jeu que je mène. Parfois mes intentions sont sincères et je suis capable d'éprouver une réelle affection, même pour une personne qui pourrait devenir mon repas. Mais le plus souvent, c'est une fausse politesse afin de me permettre de mieux m'intégrer et d'obtenir plus tard ce que je veux.

Le brouhaha des discutions finit par me monter à la tête et je décide d'aller me reposer dans ma nouvelle chambre. J’attendais la fin de la journée pour visiter un peu. Je disparais dans les couloirs méditant sur les premières impressions de cette journée.
L'arrivée [Libre] Dent

» Le premier jour à la Sky's School (Accès Libre)